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Meilleurtaux accusé de pratiquer des frais de courtage abusifs
Le 28 / 08 / 2023

CRÉDIT

L'UFC-Oue Choisir pointe des frais de conseil réclamés par des courtiers en crédit avant même l'obtention d'un prêt, sans en avoir suffisamment informé les clients.

 

Edouard Lederer

 

La polémique a débuté la semaine dernière. Selon un article publié sur le site Internet de l'UFC-Que Choisir, « des courtiers en crédit, dont certains font partie du réseau Meilleur-taux, facturent des sommes élevées à leurs clients sans les avoir correctement informés, comme le prévoit la loi », affirme le texte, jugeant ces frais « abusifs ».

« Sans remettre en cause la bonne foi de l'UFC, nous n'avons pas eu connaissance de ces cas, et si ces situations sont portées à notre connaissance, nous nous engageons à rembourser les clients et à rechercher d'éventuels dysfonctionnements en interne », réagit Guillaume Autier, le président de Meilleur-taux auprès des « Echos ». Tout en prenant acte, Que Choisir maintenait lundi soir ses accu-sations.

Plus précisément, l'article pointe des factures envoyées à des clients « alors qu'ils n'ont pas encore souscrit de prêt ». La loi prévoit qu'un intermédiaire en crédit ne soit payé qu'une fois les fonds débloqués. Mais une autre notion, le « mandat de conseil », peut permettre au courtier d'être rétribué pour son travail de recherche, même si le crédit est refusé. « Ce n'est pas illégal. A condition d'annoncer explicitement » au client qu'il sera obligé de régler ce type de frais, poursuit l'article.

 

Le groupe a revu sa tarification, divisant ses honoraires entre frais d’intermédiation et conseil.

 

« Prélever des frais en l'absence de réalisation d'un crédit, c'est interdit dans notre réseau tant pour les frais d'intermédiation que pour les frais de conseil, alors même que la loi l'autorise dans ce dernier cas.

Cette règle ne va pas évoluer, et il n'y a pas de réflexion sur le sujet », insiste toutefois

Guillaume Autier.

Ces frais de conseil ont été introduits il y a dix-huit mois chez Meilleurtaux. Le groupe a revu sa tarification, coupant en deux ses honoraires, avec une partie en frais d'intermédiation classiques et une autre liée au conseil.

Selon Meilleurtaux, l'objectif était notamment de faire accepter davantage de dossiers de crédit, car « au regard du taux d'usure », les frais de conseil n'entrent pas dans le calcul du coût d'un crédit, poursuit le dirigeant. Au total, cela conduit le client à signer deux contrats. « On insiste pour que cela soit le plus clair possible pour le client tant par oral que par écrit », ajoute Guillaume Autier.

 

Article Les Échos du 28 août 2023