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Vers une rémunération à 4% avec les fonds monétaires
Le 31 / 08 / 2023

Victimes pendant près de dix ans des taux d'intérêt bas et même négatifs, les fonds monétaires reviennent dans le jeu.

Relégués aux oubliettes depuis plus de dix ans pour délit de rendement négatif, à l'image des taux à court terme, ils reviennent sur le devant de la scène. Les fonds monétaires connaissent depuis moins d'un an une remontada spectaculaire dopée par la politique de relèvement de taux à répétition de la Banque centrale européenne (BCE). « Fluctuant, le rendement a la particularité de "coller" aux taux de court terme », explique Guillaume Eyssette, dirigeant du cabinet Gefinéo. « Et depuis quelques mois, leurs performances deviennent à nouveau intéressantes », ajoute le directeur de Fortuneo, Grégory Guermonprez.

 

La rémunération sur un an glissant est désormais appréciable, évoluant entre 3 % et 3,5 % pour les meilleurs fonds de la place. Pour mémoire, début 2023, elle tournait entre 1,5 % et 1,80 %. Et cette performance pourrait a nouveau s’apprecier puisque la BCE a décidé en juillet de relever ses taux directeurs.

Résultat : « Certains fonds pourraient même atteindre d'ici peu 4 % », avance Antoine Cauchy, de Treeefle Gestion Privée.

Ces placements ont l'avantage d'être vite et facilement accessibles et sans limite de versement (minimale ou maximale). De plus, leur liquidité est excellente. Autrement dit: ils sont achetables et cessibles à discrétion et à tout moment grâce à des valeurs liquidatives quotidiennes, le tout sans frais d'entrée et de sortie. Il n'y a d'ailleurs aucun engagement de durée de détention.

 

Risques limités

Ce support comporte malgré tout une dose de risque à ne pas négliger.

Pour mémoire, ce véhicule est composé de titres de dettes à court terme émis par les Etats, les établissements financiers, les entreprises, comme des bons du trésor, des billets de trésorerie et des certificats de dépôts.

Même s'il est faible, il existe malgré tout une possibilité de défaut de paiement. « Il n’y a pas de securité totale du patrimoine », insiste Lissa Wilms, directrice exécutive associée d'Angage Finances.

Autre écueil à ne pas sous-estimer: leur détention génère le règlement de frais de gestion facturés, selon les enseignes, entre 0,1 % et 0,40 %. Tout-terrain, ces fonds peuvent être logés dans un compte titres sec, un plan épargne retraite (PER), dans la poche unités de compte d'un contrat d'assurance-vie et même, pour certains, dans un plan épargne en actions (PEA). « Mieux vaudra privilégier, si possible, le premier scénario car c'est le moins gourmand en frais », conseille Grégory Guermonprez. « Car logés dans l'enveloppe assurance-vie, il faudra supporter les frais de gestion du contrat qui s'ajoutent à ceux du fonds », complète Antoine Cauchy.

Signalons toutefois que ces fonds sont peu présents dans les contrats d'assurance-vie, les compagnies préférant proposer leur fonds en euros. Même s'il n'y a pas de liquidités importantes à placer temporairement, « faire à nouveau entrer une dose de fonds monétaires dans son allocation d'actifs mobiliers permet d'élargir le champ d'investissement et de diversifier davantage son patrimoine », indique Cyril Garbois, cofondateur de Cashbee. Dans une période où les marchés boursiers sont indécis, les plus prudents pourront opter pour un fonds monétaire qui fera office de position de repli.

Une fois constituée, cette poche de cash pourra par la suite être réinvestie progressivement et facilement dans des titres cotés ou dans des fonds en actions à un moment plus opportun. Enfin, concernant la fiscalité qui frappe les fonds monétaires, elle est à géométrie variable et dépend du mode de détention : flat tax de 30 % pour une détention en direct dans un compte titres ou fiscalité de l'assurance-vie voire du PER ou du PEA en cas de détention dans l'une de ces enveloppes. - L. Bo.

Article Les Echos du 1er septembre 2023