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Crédit immobilier : le taux d'usure passe à 4% en mars
Le 27 / 02 / 2023

La nouvelle, publiée dimanche au « Journal Officiel », devrait être bien accueillie par les professionnels de l'immobilier.

Le taux d'usure, soit le seuil maximal auquel les banques peuvent prêter, passera à 4 % au 1er mars 2023 pour les prêts de vingt ans et plus, contre 3,79 % en février. Il s'agit de la deuxième remontée instaurée par la méthode de révision mensuelle des taux. A titre exceptionnel, et ce jusqu'au 1er juillet 2023, la Banque de France recalculera le taux d'usure tous les mois. Cette mesure est destinée à faciliter l'accès au crédit.

En principe, le taux d'usure est révisé de façon trimestrielle. Mais ce rythme de relèvement n'est, selon les professionnels du secteur, pas adapté à la hausse rapide du coût de refinancement des banques.

Pour ne pas prêter à perte, les établissements bancaires doivent répercuter chaque mois ces coûts sur les taux d'emprunt accordés à leurs clients. Certains dossiers se retrouvaient bloqués, car l'addition des différents frais - taux de crédit pratiqué par la banque, commission éventuelle des courtiers, assurance-emprunteurs - faisait dépasser le plafond autorisé.

 

Plus de difficultés pour les ménages modestes

Selon les courtiers, ce relèvement doit permettre de fluidifier l'octroi de crédit.

Mais certains ménages modestes pourraient avoir plus de difficultés à emprunter, car la hausse du taux les obligerait à étaler leur prêt sur une plus longue période, vingt-cinq ans au lieu de vingt ans. Seulement, les taux d'emprunt pratiqués par les banques sont plus élevés sur vingt-cinq ans, alors que le taux d'usure, lui, reste identique : mécaniquement, certains dossiers se retrouveront donc encore bloqués.

Selon les chiffres de la Banque de France, en janvier 2023, le taux de crédit immobilier moyen était de 2,2 %, un niveau inédit depuis février 2016 (2,27 %).

En un an, le coût du crédit immobilier a presque doublé. Sa production est ainsi tombée à 13 milliards d'euros (hors renégociations), contre 14 milliards en décembre. Il faut remonter à juin 2020 (13,1 milliards) pour observer une production aussi faible, au moment où le marché était bloqué par la crise sanitaire.

Article Les Echos, lundi 27 février 2023